Les heureux du monde
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La moindre des politesses, quand on est jeunes, riches, beaux et amoureux, est d'être très malheureux. Sara et Gerald Murphy étaient tous deux extrêmement bien élevés : leur vie commune, démarrée sur les chapeaux de roues d'une Hispano-Suiza rutilante, a fini dans un chagrin insondable. Entre-temps, ce couple d'héritiers de grandes fortunes de la côte Est américaine a inventé à peu près tout ce qui était chouette au XXe siècle. La gaieté, la Côte d'Azur l'été, le panache, les fêtes pieds nus au cap d'Antibes, le cubisme, les enfants aux épaules dorées sur la plage de la Garoupe, le jazz, les bains moitié mer, moitié champagne, l'amitié avec tous les génies de l'époque : Picasso, Hemingway, Cole Porter, Dos Passos, Fernand Léger… Les Années folles, en somme. Scott Fitzgerald leur a dédié « Tendre est la nuit », et si Sara et Gerald Murphy se sont toujours défendus d'être les modèles du roman ; en privé, ils savaient bien ce que Nicole et Dick Diver, les héros du livre, devaient à leur amour, à leur folie, à leurs étés. Tout le monde voulait coucher avec la jolie Sara qui, elle, ne voulait coucher qu'avec un seul homme, son mari, peintre de grand talent, si chaste hélas… mais pourquoi ? Tout était facile pour eux, en même temps que rien n'était simple. Pendant vingt ans, les Murphy ont marché sur une corde raide, avançant avec insouciance au-dessus du gouffre. Difficile de lire « Les Heureux du monde » sans retenir son souffle : c'est qu'on le sent venir, le malheur, tapi dans l'ombre des pins parasols, jaloux de toute cette lumière autour. Des personnages, une époque et un récit envoûtants. Alix Girod de l’Ain