Moi, Lucho - L'important, c'est de rester vivant
Confession buissonnière d'un champion hors-norme.
Luc Leblanc fut l'un des meilleurs coureurs cyclistes professionnels de sa génération, un champion avec un grand C, un non conformiste. Il lui a fallu trente ans pour se délivrer d'une douleur obsédante depuis un certain soir de la Saint-Jean, où son petit frère et lui ont eu le malheur de croiser la route d'un chauffard qui ne leur a pas laissé l'ombre d'une chance.
Gilles a perdu la vie, la sienne a vacillé mais il est resté debout, la jambe gauche salement estropiée. Comment imaginer alors qu'il revêtira plus tard le maillot jaune du Tour de France, le tricolore de champion de France et l'arc en ciel de champion du monde ?Dans son autobiographie, qu'il décline à la manière d'un inventaire à la Prévert, " Lucho " nous fait passer du Chemin des Dames au Concours National d'apprenti cuisinier; d'Ivan Curkovic à Raymond Poulidor ; du désir d'entrer dans les Ordres à Bernard Tapie ; de la fourberie d'Aspin de Laurent Fignon à la marmite encore chaude du championnat de France 1992 ; du miracle de Lourdes-Hautacam au sacre arc-en-ciel dans la Vallée des Temples; d'une reconversion adaptée de " La vérité si je mens " à une volonté irrépressible de diriger une équipe cycliste.
Il y a du Chabrol dans ce récit, préfacé par Érik Orsenna, qui se lit comme un roman. Il y a surtout beaucoup d'amour.